Loup, héros nietzschéen (ou presque)
- benjaminvincentdarragon

- 18 oct.
- 2 min de lecture
Ce que Loup nous apprend.
Oui, je parle bien du héros du dernier dessin animé de DreamWorks. Recommandé à partir de six ans.

Loup est le chef d’un gang de brillants cambrioleurs.
Cambrioleurs, mais repentis : ils ont décidé de devenir gentils.
Et ce n’est pas si simple de devenir gentil quand on a été un si bon méchant.
Génial, riche et célèbre.
Fini les voitures de sport, la gloire des journaux : désormais, ça trime pour trois sous.
Mais ils le font.
Ils encaissent les difficultés du quotidien et son lot de frustrations.
Le plus dur, ce sont les autres.
Personne ne croit à leur reconversion.
On les soupçonne de tous les méfaits.
Jusqu’au jour où la vie leur donne l’occasion de prouver qu’ils ont changé,
en attrapant un vrai méchant, bien décidé à les faire tomber à sa place.
Voilà pour l’histoire.
Mais pourquoi diable je vous parle de Loup ?
D’abord parce qu’il est cool et marrant.
Mais surtout, parce qu’il balance une vérité simple :
« Quand quelqu’un a l’intention de changer sa vie, il faut bien qu’il commence quelque part. »
Tout est là.
Une décision, un premier geste, celui qui lance dans une direction.
Le plus difficile, ensuite, c’est d’affronter les hordes qui n’y croient pas.
Surtout ce gros méchant qui veut nous ramener à ce qu’on a quitté.
Et le big boss des sceptiques, c’est souvent nous-mêmes.
Tu la connais, cette petite voix intérieure — celle qui tentera tout pour nous ramener à ce qu’on était.
Le pire dans l’histoire, c’est qu’on a déjà changé.
Et qu’on se bat pour le prouver, à soi plus qu’aux autres.
Loup est un héros superbe parce que c’est l’histoire d’une rédemption.
Mais une rédemption sans pénitence.
Il vient de l’ombre et, surtout, refuse d’y rester.
Il ne se repent pas pour plaire,
ne cherche pas à racheter sa faute,
mais à se reconquérir lui-même.
À redevenir maître en son royaume,
sans se soumettre aux attentes des autres.
C’est tout le paradoxe de la transformation :
on ne devient pas « meilleur » en s’inclinant face aux règles,
mais en apprivoisant la force qui, autrefois, servait le chaos,
pour la mettre au service de soi et du monde.
C’est le moment du dépassement de soi.
Celui où l’on cesse de vouloir prouver qu’on a changé,
et où l’on incarne simplement celui qu’on est devenu.
Alors oui, Loup est drôle, cool, attachant — et a des potes qui pètent.
Mais au-delà, c’est le chemin de ceux qui cherchent à se retrouver libres après s’être perdus :
ceux qui ont échoué, foiré, raté, chuté,
et qui décident un jour de ne plus se définir par leur passé,
mais par leur mouvement. Leur devenir soi.
PS : sans spoiler l’histoire, il y a tout de même une personne qui croit en lui, et aux yeux de qui il ne veut pas déchoir. Mais ça, c’est une autre histoire.




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